L’art de l’ébénisterie au 18ème siècle
Nicolas Chabanel ,un ébéniste au XVIIème siècle
Dans notre série, les rencontres imaginaires, partons au 18eme siècle dans le quartier du faubourg saint Antoine retrouvez Nicolas Chabanel qui exerce la profession d’ébèniste
Le chant du bois
L’art de l’ébénisterie au 18ème siècle: Le soleil matinal traverse les vitres de mon atelier, situé au cœur du Faubourg Saint-Antoine. L’odeur du bois fraîchement coupé se mêle à celle du vernis et de la colle, créant une atmosphère familière et rassurante.
Je m’approche de mon établi, où reposent les outils de mon métier : scies, rabots, ciseaux, gouges et marteaux. Chaque outil a sa fonction et son importance et je les connais comme les doigts de ma main.
Aujourd’hui, je travaille sur une commode pour un client exigeant. Le bois est un élément crucial, et je le sélectionne avec soin. Je me rends chez mon fournisseur habituel, un maître charpentier qui possède une collection de bois précieux. Après avoir examiné attentivement les différentes essences, je choisis un panneau d’acajou au veinage particulièrement flamboyant.
De la matière à l'œuvre
De retour à l’atelier, je commence par découper les différentes pièces de la commode. La précision est de rigueur, car la moindre erreur peut compromettre l’harmonie de l’ouvrage. J’utilise différentes scies, chacune adaptée à un type de coupe spécifique. Le chant du bois sous les outils est une musique familière qui me remplit de satisfaction.
L'art de l'ébénisterie au 18ème siècle
L'assemblage : un savoir-faire unique
Une fois les pièces découpées, l’assemblage peut commencer. Je m’assure que chaque élément s’emboîte parfaitement, utilisant des techniques traditionnelles telles que les tenons et mortaises, les chevilles et les tourillons. La solidité et la longévité de la commode en dépendent. C’est un travail minutieux qui exige patience et précision.
L'art de l'ébénisterie au XVIIIe siècle
Sublimer le bois
Vient ensuite le moment de sublimer le bois. Je sculpte des motifs élégants sur les façades de la commode, inspirés par les styles rocaille et néoclassique en vogue en ce moment. J’incorpore des marqueteries raffinées en bois de rose et d’amarante, créant des contrastes saisissants et des jeux de lumière subtils. J’ajoute ensuite des bronzes finement ciselés pour les poignées et les entrées de serrure, apportant une touche d’élégance et de raffinement à l’ensemble.
La finition : un travail d'orfèvre
La finition est l’étape qui donne à la commode son éclat final. Je ponce le bois avec soin, utilisant des abrasifs de différentes finesses pour obtenir une surface lisse et impeccable. J’applique ensuite plusieurs couches de vernis au tampon, un procédé traditionnel qui donne au bois une profondeur et une brillance incomparables. La patience est de rigueur, car chaque couche doit sécher parfaitement avant d’en appliquer une autre.