Le Corbusier raconte : La genèse du fauteuil LC4
Le LC4 : De l'esquisse à l'intemporalité
Le Corbusier raconte : La genèse du fauteuil LC4:
1927. Paris vibrait d’une énergie créative. L’art moderne, tel un phare dans la nuit, guidait les artistes et les architectes vers de nouveaux horizons.
Je me trouvais être l’un d’eux, edouard Jeanneret dit Le Corbusier, architecte enflammé par l’ambition de révolutionner l’habitat.
Deux projets me tenaient particulièrement à cœur : les villas Church et La Roche, deux joyaux architecturaux qui allaient bientôt prendre forme.
Ma rencontre avec Charlotte Perriand
La rencontre avec Charlotte Perriand fut fortuite. Je l’ai découverte en 1927, au Salon d’Automne de Paris, où elle exposait son bar sous le toit. Son audace et sa force de créativité m’ont immédiatement séduit. En elle, j’ai reconnu une partenaire capable de comprendre et de partager ma vision.
Le Corbusier Charlotte Perriand: le début d'une collaboration
Forte de son succès au salon d’automne, Charlotte Perriand frappa à la porte de mon atelier au 35 rue de Sèvres. J’ai d’abord voulu la déstabiliser en lui lançant “Ici mademoiselle on ne brode pas des coussins” L’aplomb de cette jeune femme au regard pétillant et à l’esprit vif. Sa passion pour le design et son enthousiasme contagieux étaient évidents dès le premier regard. En elle, je reconnus une âme sœur, une partenaire capable de comprendre et de partager ma vision
La genèse du Lounge Chair LC4
Pour meubler ces villas, je désirais un siège à la fois élégant et fonctionnel, capable d’épouser les courbes du corps humain et d’offrir un confort inégalé. Je confiai cette mission à Charlotte Perriand, jeune femme au talent prometteur et à l’esprit audacieux.
Charlotte se lança avec enthousiasme dans ce défi. Inspirée par un fauteuil médical, le « Sur-Repos » du Dr. Pascaud, elle imagina un siège à structure tubulaire en acier, matériau à la fois robuste et flexible. Cette structure offrait une liberté de forme inédite, permettant de créer un siège à la fois esthétique et ergonomique.
Un design en avance sur son temps
Le processus de création fut ponctué de recherches approfondies et d’expérimentations incessantes. Charlotte dessina, ajusta, peaufina chaque détail avec une précision méticuleuse. La moindre courbe, le moindre angle, le moindre matériau fut étudié avec soin pour garantir un confort optimal et une parfaite adaptation à la morphologie humaine.
Lounge Chair: La naissance d'une icone
Après d’innombrables prototypes et ajustements, le fauteuil LC4 naquit enfin. Sa silhouette élancée, ses lignes épurées et son revêtement en cuir noir lui conféraient une allure résolument moderne et intemporelle. Le siège s’adaptait parfaitement aux courbes du corps, offrant une position idéale pour la lecture ou la détente.
Plus qu’un simple siège, le LC4 était une véritable sculpture habitable. Une invitation à la contemplation et à la relaxation. Une ode à l’harmonie et à l’équilibre entre l’esthétique et la fonctionnalité. Ce siège incarnait la quintessence de notre vision commune : un design moderne et épuré, au service du bien-être et du confort.
LC4 Un intemporel du design
Lorsque je vis le LC4 trôner majestueusement dans les villas Church et La Roche, une vague de satisfaction et de fierté m’envahit.
Cette lounge chair était le fruit d’une collaboration unique, d’une rencontre entre deux esprits créatifs qui s’étaient nourris mutuellement. Il symbolisait l’audace, l’innovation et l’esprit pionnier qui nous animaient, Charlotte Perriand et moi.
Une collaboration fructueuse
Bien des années après, Le LC4 devint une icône du design moderne, conquérant le monde entier et inspirant les générations futures. Mais pour moi, il restera toujours gravé dans ma mémoire comme le symbole d’un souvenir inoubliable, d’une longue collaboration qui a marqué l’histoire du design.
Loung Chair LC4: Une reconnaissance tardive
A sa création la lounge chair alors éditée par Thonet n’a pas connu le succès attendu. Le public de l’époque était encore trop attaché au style classique.
En 1964, la maison italienne Cassina a réédité le siège, et c’est seulement en 2010 que le LC4 à été reconnu comme l‘oeuvre de Charlotte Perriand
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