Depuis des décennies, les plaques émaillées captivent l’imaginaire avec leur allure rétro et leur durabilité intemporelle. Bien plus que de simples panneaux signalétiques, ces pièces d’art fonctionnelles ont une histoire riche et fascinante qui remonte à l’ère industrielle. Plongeons dans le passé pour découvrir les secrets de fabrication et les grandes émailleries qui ont marqué leur époque.
Le XIXe siècle, marqué par l’avènement de l’industrialisation, a vu exploser la demande pour des plaques publicitaires robustes et esthétiques. Face à cet appel, les émailleries ont joué un rôle crucial en produisant des plaques émaillées qui alliaient fonctionnalité et beauté.
Ces plaques étaient parfaites pour résister aux rigueurs du temps et de l’environnement urbain. Leur surface en émail était résistante aux intempéries et aux rayures, ce qui garantissait une longue durée de vie et une image toujours impeccable.
En France, des émailleries renommées comme Japy ont prospéré grâce à leur savoir-faire inégalé. Leurs artisans étaient des maîtres dans l’art de l’émaillage, et ils ont su capturer l’esprit de l’époque à travers leurs créations.
Ces plaques ont joué un rôle important dans l’histoire et le développement de la publicité moderne. Elles ont permis aux entreprises de diffuser leurs messages à un large public de manière efficace et attrayante.
Aujourd’hui, les plaques publicitaires émaillées sont considérées comme des objets de collection. Elles sont appréciées pour leur beauté et leur valeur historique.
En 1923, à Strasbourg, Georges Weill fonde la Société Alsacienne d’Émaillerie (SAE). L’entreprise se lance rapidement à la conquête du marché des plaques publicitaires émaillées, devenant une pionnière dans ce domaine.
De grandes marques telles que Pernod, Byrrh, JOB, Liebig et Nestlé font confiance à la SAE pour la création de leurs plaques publicitaires. Pour Pernod, l’entreprise imagine une plaque iconique représentant un homme à la tête fleurie avec le slogan « Pernod, le soleil dans un verre ». Pour Byrrh, elle crée une scène de bistrot conviviale accompagnée du slogan « Byrrh, apéritif tonique ».
Véritables œuvres d’art publicitaire, les plaques de la SAE contribuent à la diffusion des messages des entreprises et à la promotion de la consommation de masse. L’entreprise devient rapidement un leader dans le domaine de l’art publicitaire.
Ses plaques sont omniprésentes dans les villes et villages, le long des routes et des chemins de fer. Un exemple notable est la plaque « Chocolat Suchard », installée à l’entrée de la gare de Strasbourg en 1900. Devenue un symbole de la ville, elle est aujourd’hui classée monument historique.
La SAE prospère pendant la première moitié du XXe siècle. Durant la Seconde Guerre mondiale, elle est contrainte de produire pour l’armée allemande. Après la guerre, elle retrouve son activité commerciale mais doit faire face à l’essor de nouveaux supports publicitaires comme la télévision.
En 1970, la SAE ferme ses portes. Mais son héritage reste vivace. Ses plaques émaillées, aujourd’hui des objets de collection convoités, constituent un patrimoine précieux qui témoigne de l’histoire de l’industrie et de l’art publicitaire en Alsace.
La SAE a marqué l’histoire de la communication visuelle en France. Ses plaques, empreintes de créativité et d’audace, continuent de fasciner et d’inspirer les générations futures.
Fondée en 1777 par Frédéric Japy, la société Japy est rapidement devenue une référence dans le domaine de l’émaillerie.
Spécialisée à l’origine dans la fabrication de produits en métal, Japy a étendu ses activités pour inclure la production de plaques émaillées. Grâce à des techniques innovantes et à un engagement inébranlable envers la qualité, les plaques émaillées Japy ont orné les rues françaises, devenant des symboles de fiabilité et de prestige.
La fabrication des plaques émaillées est un processus méticuleux, exigeant à la fois compétence artisanale et maîtrise technique. Voici les étapes principales :
Aujourd’hui après un nettoyage minutieux, ces plaques retrouvent tout leurs éclats
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Même si l’ère des plaques émaillées comme moyen publicitaire de masse a été supplantée par les nouvelles technologies, leur charme nostalgique demeure intact. De nos jours, collectionneurs et amateurs d’art s’adonnent à une chasse active pour ces pièces uniques, se distinguant des reproductions, vestiges d’une époque révolue. De plus, des émailleries traditionnelles s’attachent à perpétuer cet art ancestral, assurant sa transmission aux générations futures.